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20 mai 2019
Un traitement pour le VIH/SIDA !?
Pour votre information, je suis affecté à Abéché après 5 ans de service passés à Amleyouna (60 Km à l’Est d’Abéché) comme Responsable de Centre de Santé. Je suis désormais le Point Focal de la Santé de Reproduction du District Sanitaire d’Abéché.
Alors, à mon arrivée à Abéché, je suivais la radio locale et j’écoutais une émission qui m’étonne. Il s’agit d’un invité, tradi-praticien, qui prétend guérir le SIDA. Je m’approche encore de mon poste radio et je trouve que l’orateur est sérieux dans ses dires. Il dit qu’il guérit complètement le SIDA avec des décoctions des racines. Il répond à toutes les questions du journaliste. Pire encore, j’ai écouté des témoins qui affirment être guéris par le Monsieur. « J’avais le virus du SIDA et après six mois de traitement avec ce monsieur, je suis parti à l’hôpital pour refaire le test et il (le test) s’est révélé négatif » affirme le témoin, fier.
J’étais étonné parce que je suis infirmier et j’ai toujours appris que le seul traitement du SIDA, pour le moment en tout cas, reste les antirétroviraux (ARV). Là encore, ces ARV ne détruisent complètement le virus mais bloquent le cycle de sa croissance. Étant également dramaturge, j’ai même écrit une pièce de théâtre intitulée « un verre pour la route » dans laquelle j’ai dit « aucun marabout, aucun guérisseur traditionnel, moins encore un charlatan ne peut guérir le SIDA. Le seul traitement du SIDA reste médical : les ARV ».
Complètement confus, j’ai posé la question à un médecin. Selon lui, il est impossible que le test soit négatif après être positif car les anticorps anti VIH sont dans l’organisme de la personne à vie. Le SIDA est une maladie virale et jusqu’à présent, il n’existe pas officiellement un traitement définitif pour le SIDA. Mais comment expliquer cela ? La question reste posée.
Conséquences, les centres de prise en charge des personnes vivant avec le VIH/SIDA se vident de leurs patients. Beaucoup de patients se sont retournés chez le Monsieur pour le traitement soit disant définitif, espérant vraiment la guérison totale. Le risque est que les patients sous traitement vont rompre avec les ARV et ne se fier qu’au traitement de ce prétendant guérisseur. Ce qui aggrave encore leur situation sanitaire.
Moi, je reste confus. Alors je continue à chercher. Pouvez-vous m’aider ?
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