Est du Tchad: 5 véhicules humanitaires braqués en 4 jours.

Cinq véhicules appartenant à des organisations humanitaires ont été volés au cours de quatre derniers jours.

Dans la zone de HH
Deux véhicules appartenant à la Fédération Croix-Rouge au Tchad ont été braqués ce mardi 03.11.2009 après-midi entre le camp de réfugiés de Bredjing et Hadjer Hadid. Ces véhicules, en provenance dudit camp, ont assuré la distribution des vivres et non vivres aux réfugiés. 16 volontaires de la Croix-Rouge se trouvaient à bord, en plus des deux chauffeurs. Selon Yacoub Allamine, coordinateur des programmes de la Croix-Rouge du Tchad les deux braqueurs ont empoté les véhicules laissant tout l’équipage sur place. Aucune perte humaine n’a été donc constatée.
Un autre véhicule appartenant à l’ONG Première Urgence a été intercepté ce lundi 02.11.2009, toujours dans la zone de Hadjer Hadid, à Arkoum. Trois hommes déguisés en paysans tenant des tiges de mil étaient venus, et puis les tiges de mil se transforment subitement en kalachnikovs. Les assaillants ont tiré sur l’un de deux véhicules après avoir pris sa roue de secours et se sont échappés.

En pleine ville
Le quatrième véhicule est celui de l’Association pour la Promotion des Libertés Fondamentales au Tchad APLFT. Il a été intercepté en pleine ville, à Abéché, aux environs de 17 heures. Selon un passager du véhicule braqué, le véhicule a été braqué par trois hommes armés, venus à bord d’un véhicule militaire. Les braqueurs sont partis avec le véhicule et tous les bagages des passagers.
Le cinquième véhicule est celui du HCR, braqué le samedi 31.10.2009 également en pleine ville.

Conséquences
Suite au braquage des deux véhicules de la Fédération de la Croix-Rouge à Hadjar Hadid, les distributions des vivres et non vivres ont été suspendues. Selon le coordinateur de la Croix-Rouge du Tchad, des discussions sont en cours avec les responsables en charge de la sécurité pour voir dans quelles mesures reprendre les distributions.

L’ONG Première Urgence offre des assistances dans le domaine de l’agriculture et de maraîchage en faveur des personnes déplacées dans la zone de Hadjar Hadid, précisément à Arkoum et alentours. La non pratique de ces voies risque d’avoir des répercutions sur ces assistances.
Beaucoup d’organisations humanitaires menacent de plier bagage si la situation sécuritaire ne s’améliore pas.

Un défi à relever
Le gouverneur de la région du Ouaddaï Kedallah Younouss Hamid a convoqué une réunion d’urgence impliquant les responsables sécuritaires tchadiens et onusiens ce mardi à Abéché. Le gouverneur déplore cette situation et qualifie cet acte de « provocation ». Il indique que le problème est devenu plus que l’insécurité parce que les braquages et le banditisme se font au vu et au su de tout le monde, de tous les responsables. C’est devenu un défi, déclare t-il. Ces braqueurs ont pour cible les humanitaires qui quelquefois « s’opposent systématiquement aux escortes ». Selon lui, ce fait ne facilite pas aux autorités de sécuriser les humanitaires. Il estime que les humanitaires eux-mêmes encouragent les "bandits" en disant à leur personnel "si on vous braque, ne résistez pas, donnez la clé !". Le gouverneur de la région du Ouaddaï appelle tous les humanitaires à conjuguer leurs efforts avec les autorités pour relever ce défi.